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Channel: Couleur – Renart Léveillé
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Dans la peau de Jackson Pollock

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En ce dimanche, mettez-vous dans la peau de Jackson Pollock avec l’aide d’un site tout indiqué. Essayez ça, ça défoule!

Vous comprendrez donc que l’image plus haut n’est pas une de ses oeuvres, mais bien le résultat d’un bizounage de ma part avec cet outil trop simple : bougez la souris dans tous les sens et cliquez comme bon vous semble pour changer de couleur.

Est-ce que ça rend le travail de Pollock moins intéressant? Pas du tout.

Je vous laisse avec un extrait de mon roman (vous verrez, il y a un lien!) :

En apercevant de loin la cabine téléphonique qu’il voulait utiliser, il se rendit compte qu’elle n’était pas libre. Il s’installa donc sur un banc public tout près et recommença à ronger les ongles qu’il avait réussi à tenir loin de sa dentition depuis six mois. Il entendait très bien le discours de l’autre tellement il parlait fort.

— …j’te dis que ça marche pas fort de son côté. Elle s’morfond, y paraît… J’suis tout à fait d’accord… J’ai tout’faite pour elle…  Attends une seconde.

Renard venait de cogner sur la porte transparente et il s’adressa à l’homme calmement en ces termes :

— Excusez-moi, mais je voudrais savoir si votre appel sera très long. J’aurais vraiment besoin du téléphone, pour une urgence, dit-il en regardant sa montre qui indiquait déjà treize heures deux.

L’autre le regarda de la tête aux pieds, quelque peu condescendant du haut de ses six pieds deux pouces, et lui lança brutalement :

— J’ai payé pour mon appel et j’vais parler autant de temps que j’veux.

Il se détourna et reprit aussitôt son appel de confidences.

Impuissant et surtout non violent à la base, le renard se redirigea vers son banc en se massant la nuque pour tenter de se calmer. Treize heures cinq. L’indice boursier de Stress inc. montait en flèche. Treize heures huit. Il fallait maintenant vendre. Après un soupir, conséquence de la pression énorme qui se formait au niveau de ses orbites et de ses arcades sourcilières, il se dirigea d’un pas ferme vers la cabine où la discussion de l’autre se poursuivait, sans l’ombre d’une fin… Sanschagrin, qui pour une fois portait bien son patronyme, ouvrit brutalement la porte d’une main et de l’autre, s’empara du téléphone qu’il raccrocha tout en s’introduisant en partie dans la cabine pour empêcher sa victime de bouger. Puis, il se servit de cet accessoire de plastique solide pour tenter d’assommer le grand garçon pas très coopératif qui essayait de bloquer les coups avec ses avant-bras. Drogué d’adrénaline, Renard réussit à atteindre sa cible une douzaine de fois, la dernière sur la tempe. La volonté du mastodonte court-circuitée, il le regarda s’effondrer comme un pantin sans son manipulateur, la figure couverte de sang. Il essuya le combiné sur ses pantalons foncés et, tandis qu’il composait le numéro du bureau, il remarqua les gouttelettes de sang qui ornaient les vitres autour de lui comme si Jackson Pollock était passé par là.

(Trouvé sur Buffet complet.)


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